Prenons le cas des certifiés actuels : leur service, devant élèves, est de 18 heures par semaine, sur une base de 33 semaines année, soit de 648 heures année, comme le soulignait une collègue non-enseignante.

Mais qu’y a-t-il dans un service de certifié en lycée [1] ?
 des préparations pour chaque heure de cours, une vingtaine de minutes pour chaque heure, ce n’est pas déraisonnable, soit un cœfficient horaire de 0,33 ;
 la gestion administrative des élèves, le secrétariat de son propre travail, un cœfficient de 0,15 pour chaque heure de cours ne semble pas hors de propos ;
 la recherche documentaire dans la discipline enseignée, l’entretien des connaissances dans la discipline enseignée ou le maintien de l’ouverture culturelle nécessaire à tout enseignant, environ 250 heures par an, même si c’est très informel ;
 la préparation des devoirs, des corrigés et la correction des copies, une cinquantaine [2] de devoirs (surveillés ou non) toutes classes confondues à raison de 5 heures par devoir soit 250 heures par an ;
 les surveillances et collaboration de jury au baccalauréat, en gros 50 heures [3],
 les échanges informels avec les collègues [4], les réunions administratives ou pédagogiques, environ 60 heures par an ;
 les réunions ou rencontres avec les parents, une dizaine d’heures ;
 ...

Totalisons : (1+0,33+0,15) x 18 x 33 + 250 + 250 + 120 = 1500 heures.

Nous totalisons une durée d’environ 90% de la durée légale du travail, soit une réduction maximale de 10% qui se traduit largement dans notre paye en comparaison avec les salariés d’un même niveau de qualification ou de responsabilité (entre 100 et 150 élèves, voire parfois plus) : le salaire net d’un certifié au dernier échelon cotisant à une caisse de retraite complémentaire [5] est de moins de 2500 euros par mois.

Par conséquent, s’il est admis que nous ne faisons pas 1607 heures dans l’année, cela se traduit très concrètement dans notre rémunération.

Ajoutons que nous avons traité un cas moyen et que pour certaines disciplines ou certains niveaux, la charge horaire de travail plus importante (nombre de copies, préparations de cours en particulier).

Compte tenu de la grande variété de situations et de la nature spécifique de notre métier, il n’est pas possible d’affirmer voici le temps de travail d’un enseignant. Tout au mieux, une enquête fine de la direction des ressources humaines pourrait donner la fourchette dans laquelle se situent la plupart des enseignants... et reconnaître que les certifiés, qui travaillent plus en gagnant moins [6], ne sont pas surpayés.