Vous êtes ici : Accueil > Salle du prof > Expresso libre > Réformer le lycée, une impérieuse nécessité
Publié : 11 octobre 2008

Réformer le lycée, une impérieuse nécessité

Le lycée actuel a été « inventé » au cours de la seconde moitié du XIXème siècle et du début du XXème siècle [1].

À la fin des années 1980, dans la suite logique de l’accès de tous les élèves au collège unique, la réforme « Haby », il a été décidé, d’en haut, d’ouvrir largement le lycée aux élèves de collège. Un lycée garanti d’origine, sans la moindre adaptation.

Nous en voyons les conséquences : élèves en échec, mascarade au bac entre la demande théorique des programmes et le niveau réel exigé, traduite par des barèmes permettant de rehausser les notes, sans se soucier de refléter au minimum le travail personnel réel des candidats.

Il est donc plus que temps de faire cesser ce carnage d’échecs, d’autant plus qu’au-delà de l’irrespect des personnes, nos enfants, au-delà de la ségrégation sociale qu’il engendre [2], ce lycée est devenu inutilement coûteux [3].

L’idéal serait donc que tous les acteurs concernés puissent réfléchir ensemble à la mise en oeuvre d’une telle réforme. Croire en pareille idée témoigne, hélas, d’un optimisme vain. Nos amis du Canada qui ont effectué une grande réforme de l’État, traduire en partie un amaigrissement, en ont tiré la leçon : il n’y a pas de réussite possible, y compris au plan des économies réalisables, si la réforme est du type « top-down ».

Pourtant, méprisant l’expérience du grand pays [4], nous nous éloignons à grands pas de la seule voie envisageable, celle de la mobilisation de tous : dans l’Éducation nationale, le « mammouth [5] », il n’est autorisé de réfléchir que par voie de circulaire ou de note de service, et l’aboutissement de la réflexion se doit d’être conforme aux voeux des supérieurs hiérarchiques qui, eux-mêmes, ne « pensent » que comme leurs supérieurs hiérarchiques qui, eux-mêmes, « pensent » exactement comme le ministre.

Notons que nombre d’enseignants, de leur côté, ne réfléchissent souvent que lorsque leurs syndicats ayant réussi/échoué dans les négociations de couloirs ministériels diffusent des slogans qui feraient pitié sur une copie d’élève.


Des liens vers des sites pour se faire une idée non préconçue :

- Au Canada, l’architecture du secondaire (il faut fouiller dans tous les recoins).

- Au Canada, le curriculum de mathématique au lycée selon les choix d’orientation future des élèves.

- Dans Libération, une description de la vie dans un lycée « modulaire » de Finlande.

Notes

[1Lire le livre d’Antoine Prost : Regard sur l’éducation en France aux XIXème et XXème siècles

[2le taux d’accès aux grandes écoles des élèves issus de milieux socio-culturels défavorisés s’est effondré en vingt ans

[3Le coût par élève est l’un des plus élevés de l’Union alors que nos performances scolaires ne nous placent pas en tête !

[4Arrogance française ? Irresponsabilité politique ? Aveuglement idéologique ?

[5Toujours pas déglacé